Par Hermione KOUSSIHOUEDE

La santé du cotonnier fait partie des six santés sectorielles (Santé de l’environnement ; Santé Humaine ; Santé Animale ; Santé des Sols ; Santé des plantes et Santé du Cotonnier) identifiées pour l’opérationnalisation de l’approche territorialisée du concept de santé globale « one health » par le projet Santés & Territoires au Bénin. L’installation des living labs à Monnon (Zone cotonnière) et Kakanitchoé (Zone non cotonnière) suit une logique dichotomique pour prendre en compte l’hypothèse que les pratiques agroécologiques peuvent permettre de contrôler les ravageurs du cotonnier tout en réduisant les impacts néfastes de la coton culture su les différents états des santés en fonction des écologies.

Cet intérêt du projet Santés et Territoires pour le coton culture repose sur le fait que cette culture constitue le produit d’exportation le plus important au Bénin et une activité indispensable pour les populations et tous les autres acteurs de la chaîne. Cependant, malgré les avantages socioéconomiques multiples de cette culture, sa production à grande échelle est malheureusement soumise à plusieurs contraintes d’ordre technique, économique et environnemental. La lutte chimique qui implique pour les producteurs, une forte utilisation de pesticides (herbicides et insecticides) est souvent privilégiée pour la lutte contre les ravageurs du cotonnier. Ainsi, la protection du cotonnier avec des moyens qui préserve la santé des écosystèmes est l’un des enjeux prégnants de cette filière à laquelle participe le projet à travers sa composante Bénin.

La dernière campagne cotonnière a été caractérisée par une invasion massive des jassides* (ravageurs du cotonnier) dans la sous-région Ouest africaine. Pour prévenir de nouvelles invasions, l’une des mesures préventives est la surveillance accrue de ce nuisible et l’évaluation de l’efficacité de quelques biopesticides à travers des expérimentations in et ex situ.

Ces expérimentations sur la santé du cotonnier ont démarré dans le Living Lab de Monnon et vise deux objectifs qui sont celles de i) suivre l’évolution de la densité de populations adultes de jassides à l’aide de pièges jaunes et l’évolution de la densité des autres nuisibles au champ et ii) évaluer l’efficacité biologique d’un bio pesticide pour le contrôle de ces jassides au champ.

*jassides : ravageurs piqueurs-suceurs du cotonnier